Climb
  1. Guides Retraite 
  2. Retraite : le guide ultime pour bien la préparer 
  3. Comment passer sa retraite à l'étranger ? 

Comment passer sa retraite à l'étranger ?

Aldric Emié

Mis à jour le 23-11-2022

Happy old couple smiling

Partir passer sa retraite à l'étranger, c'est le choix de plus d'un million de retraités français (soit presque un sur dix). En 5 ans, le nombre de Français de plus de 60 ans résidant dans un pays étranger a doublé, et augmente de 4 % tous les ans. Quelles sont les conditions pour passer sa retraite à l'étranger ? Comment s'assurer de toucher sa (ou ses) pensions ? Qu'implique une retraite à l'étranger en matière de fiscalité ? On fait le point.

Retraite à l'étranger : conditions

Rien n'empêche un(e) retraité(e) de quitter la France pour partir vivre à l'étranger à la fin de la carrière professionnelle : le versement des pensions est maintenu, exactement comme en France. Il faudra impérativement informer vos caisses de retraite de votre changement d'adresse. Ensuite, de deux choses l'une ;

  • soit vous choisissez de toucher vos retraites sur votre compte bancaire en France,
  • soit vous demandez le versement sur un compte ouvert dans votre nouveau pays de résidence.

Avant de partir...

Qui ne rêve pas d'une retraite sous le soleil ? Le Portugal, l'Espagne, le Maroc ou encore la Tunisie sont des destinations très prisées des retraités français. Cela dit, avant même de choisir sa destination, il est vivement conseillé de bien passer en revue les différentes règles applicables dans le pays d’accueil, les accords sociaux et les conventions fiscales mises en place entre le nouveau pays et la France. Si le climat est un critère décisif, il est important de regarder de près d'autres paramètres essentiels, comme le système de santé, le coût de la vie, la proximité avec la France, la qualité des infrastructures, etc.

Retraite à l'étranger : les démarches 

Pour continuer à toucher vos pensions de retraite à l'étranger, vous devez en faire la demande accompagnée d’un certificat de résidence. Vous devrez également communiquer vos coordonnées bancaires à l'étrange auprès de votre régime de retraite :

  • la CNAV si vous étiez salarié(e) du secteur privé, salarié(e) cadre ou agent contractuel de la fonction publique ;
  • la MSA si vous étiez salarié(e) ou exploitant(e) agricole ;
  • la SSI si vous étiez TNS ;
  • le Service des Retraites de l'État ou la CNRACL si vous étiez fonctionnaire.

Bon à savoir : afin de pouvoir continuer à verser les pensions, les caisses de retraite réclament tous les ans un certificat d’existence délivré par l’administration du pays d’accueil. Ce document, préétabli, atteste que le retraité est toujours en vie. Il doit être visé par le consulat de France et chaque membre du foyer doit en remplir un individuellement.

Retraite à l'étranger : les aides sociales 

Certaines aides et allocations que vous touchez en France peuvent vous être retirées si vous quittez le territoire. C'est le cas par exemple de l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) et l'allocation supplémentaire d'invalidité (ASI) ne vous sont plus versées lorsque vous partez vivre hors de France. 

Pourquoi  ? C'est simple : partir vivre à l'étranger implique d'avoir les ressources financières et physiques pour supporter le coût d'un déménagement et d'une installation dans un nouveau pays. La loi estime qu'une personne disposant des moyens financiers, physiques et intellectuels pour quitter son pays et s'installer ailleurs peut être dispensée de toucher des aides initialement destinées aux personnes ayant de faibles revenus (Aspa) et / ou invalides (ASI).

►Lire aussi : Handicap, incapacité, carrière longue : comment demander sa retraite anticipée ?

Retraite à l'étranger et Sécurité Sociale

Selon le pays de résidence, deux situations peuvent se présenter en ce qui concerne la couverture santé :

  • le pays de résidence a signé une convention sociale avec la France : c'est le cas de tous les pays membres de l'Union Européenne et des États-Unis, dans ce cas, les retraités bénéficient de la protection sociale française. Avant de partir, rapprochez-vous de votre caisse de retraite et retirer le formulaire E 121/S1. Une fois sur place, ce document vous permettra de vous inscrire auprès de l'organisme de sécurité sociale local.
  • le pays de résidence n'a pas signé d'accord : vos frais de santé ne sont plus couverts par l'Assurance Maladie. Les retraités doivent adhérer à la Caisse des Français à l’étranger (CFE) pour profiter de la même couverture maladie que leurs homologues restés en France.

Bon à savoir

Si vous partez vivre votre retraite dans un pays membre de l'UE, votre caisse d'assurance maladie en France reste compétente pour la prise en charge de tous les soins médicaux reçus ultérieurement lors de vos séjours temporaires en France et à l'étranger.

Retraite à l'étranger : le calcul de la pension

Vous partez vivre à l'étranger pour votre retraite ? Les règles en vigueur pour le calcul de votre pension varient selon que vous allez vivre dans un pays de l'Union Européenne ou non.

Vous partez vivre en Europe (pays membres de l’UE,  Norvège, Suisse, Liechtenstein et Islande)

Les règles en vigueur pour les expatriés français en Europe veulent leurs pensions soient versées par la France. C’est la législation locale qui s’applique en ce qui concerne l’âge légal de départ et les paramètres pris en compte pour le calcul de la pension de retraite. Si la somme des pensions est inférieure au montant du minimum vieillesse, la Sécurité sociale française lui accorde une allocation complémentaire pour que son revenu atteigne le niveau minimum. C'est le cas pour le Portugal, la Belgique, le Luxembourg ou encore l'Espagne, par exemple.

Vous partez vivre hors Europe la retraite

Deux cas de figure peuvent se présenter : 

  • le nouveau pays de résidence a signé une convention sociale avec la France : c'est à peu près le même système qu'entre les États membres de l’Union européenne. Les pays mettent en place des accords bilatéraux qui régissent l'assurance-vieillesse et la protection sociale des salariés. Au total, ce sont 36 États qui ont signé cette convention.
  • il n'existe pas de convention sociale entre les deux pays : si aucune coordination n’est prévue, le travailleur expatrié a le choix entre :
    • cotiser sur place au sein des organismes de retraite locaux ;
    • continuer à cotiser volontairement en France pour profiter d’une pension plus élevée une fois à la retraite.

Ces cas de figure peuvent s'appliquer au Canada, Québec, Maroc, etc.

Retraite à l'étranger pour les fonctionnaires

Le régime de retraite des ex-fonctionnaires installés à l'étranger est un peu différent : la plupart de ces conventions stipulent que quel que soit le pays de résidence, les ex-agents de la fonction publique restent imposés en France. Notez que pour la fonction publique d'État (fonctionnaires, magistrats ou militaires de carrière), c'est le consulat français l'organisme chargé de verser les pensions de retraite à l’étranger.

Retraite à l'étranger : fiscalité

C'est sans doute l'une des principales interrogations des futur(e)s expatrié(e)s : dans quel pays payer ses impôts ? La France ou son nouveau pays de résidence ? Sur ce point, la loi est formelle : un(e) retraité(e) expatrié(e) doit continuer à payer ses impôts en France si :

  • il / elle y réside plus de 183 jours par an,
  • ou si son foyer et ses intérêts économiques sont situés en France.

Si ce n'est pas votre cas, alors votre imposition dépendra de la convention fiscale signée entre la France et votre nouveau pays de résidence. En l'absence de convention, vous subirez une double imposition.

Notez que si votre domicile fiscal n'est plus situé en France, vous n'aurez plus à payer les prélèvements sociaux (CSG, la CRDS et Casa). En revanche, une ­cotisation d’assurance maladie sera prélevée sur vos pensions. Elle s'élève à :

  • 3,2 % sur la pension de retraite de base ;
  • 5,9 % sur la ou les pensions de retraite complémentaires.

Pour certaines catégories socio-professionnelles, ce taux est ramené à 7,1 % uniquement sur la retraite de base, il s'agit :

  • des retraités artisans et commerçants (affiliés à la Sécurité Sociale des Indépendants)
  • des retraités de professions libérales (affiliés à la CNAVPL et à la CNBF)

Les régimes spéciaux (EDF, RAFP, SNCF, Banque de France, etc.) bénéficient elles aussi de taux spécifiques.

► Lire aussi : Carrière longue : c'est quoi ?

Top 10 des pays où passer sa retraite

Dans un classement en date de septembre 2019la banque d'investissement Natixis dévoile les 10 meilleurs pays où il fait bon vivre pour les retraités. Les critères retenus pour le classement étant, dans l'ordre : le bien-être matériel, la santé et l'accès à des services de santé de qualité, les finances à la retraite (accès à des services financiers de qualité et capacité de préserver l'épargne) et enfin la qualité de vie. Voici ce qu'il en ressort :

  • 1) l'Islande
  • 2) la Suisse
  • 3) la Norvège
  • 4) l'Irlande
  • 5) la Nouvelle-Zélande
  • 6) la Suède
  • 7) le Danemark
  • 8) le Canada, avec une préférence marquée pour le Québec
  • 9) l'Australie
  • 10) le Luxembourg

Et la France alors ? L'Hexagone est champion d'Europe... des taxes et impôts. C'est cette pression fiscale qui la caractérise si bien qui lui a valu la 22e place du classement. Pourtant, la France s'en sort plutôt bien en ce qui concerne le système de santé et la qualité de vie. Mais difficile d'échapper à la pression fiscale, qui s'immisce bien après le départ en retraite des travailleurs.

► Pour aller plus loin :

Foire aux questions

🤔 Comment toucher ma retraite si je ne vis à l'étranger que 6 mois par an ?

Vous avez choisi pour votre retraite de vivre six mois à l'étranger et six mois en France ? Pour vos droits à la retraite, tout dépend du pays où est située votre résidence principale. Si votre résidence principale est en France, vous conservez vos droits au sein de votre caisse de retraite. Votre carte vitale reste activité, et vous avez droit aux mêmes prestations et services ouverts aux assurés du régime français.

🤝 À quelle retraite ont droit les étrangers vivant en France ?

Les personnes d'origine étrangère qui possèdent un titre de séjour en règle cotisent aux mêmes caisses de retraite que les Français, dès lors qu'elles travaillent dans une entreprise du secteur public ou privé, située en France. En revanche, les personnes étrangères vivant en France depuis de 10 ans sans y avoir jamais travaillé ne peuvent pas toucher de retraite, mais elles peuvent demander à bénéficier de l'Aspa si elles sont âgées de plus de 65 ans.

🤔 Je travaille à l'étranger, à qui vont mes cotisations retraite ?

Si vous êtes expatrié(e) et exercez une activité professionnelle dans votre pays d'accueil, vos cotisations retraite obligatoire sont recouvertes par les organismes de retraite locaux. Cela dit, vous pouvez demander une affiliation volontaire auprès d’une caisse de retraite française pour toucher une pension de retraite en France. Sachez que, dans ce cas, vous cotiserez à la fois en France et dans votre pays d'accueil.

Les Français perdent en moyenne 40% de leurs revenus au moment de la retraite. Et vous ?

Simulation gratuite