Instituteur, boucher, webmaster, employé de restauration, ostéopathe... Les différents métiers et catégories socioprofessionnelles ont chacun leurs régimes et dispositifs de retraite, et ce sur trois niveaux : de base, complémentaire et supplémentaire. Les règles de retraite du secteur public, privé, des indépendants, des agriculteurs et des salariés "à statut particulier" ne sont pas les mêmes : étudions-les.
La retraite des employé(e)s du secteur public
La pension de retraite des fonctionnaires est calculée sur la base du dernier traitement indiciaire détenu pendant au moins 6 mois, de la durée d'assurance retraite (tous régimes confondus) et du nombre de trimestres retenus pour le calcul (ou liquidation) de la pension. Les agents de la fonction publique (instituteurs, soignants, militaires, policiers, etc.) bénéficient d'un régime spécifique, correspondant à leur secteur (fonction militaire, académique, hospitalière) ainsi qu'à leur statut (titulaire, contractuel). En moyenne, 62 % des fonctionnaires retraités ont une pension inférieure à 2 100 € d'après l'Échantillon inter-régimes des retraités publié par la Drees.
►Notre dossier : Comprendre la réforme des retraites
Retraite de base
Selon leur statut et leur domaine d'activité, les agents titulaires et contractuels de la fonction publique sont affectés à différents régimes pour leur retraite de base :
- les agents publics non titulaires relèvent de l'Assurance retraite, le régime général des travailleurs salariés (CNAV-TS) ;
- les agents titulaires des trois versants de la fonction publique relèvent d’un régime complet leur assurant une retraite de base et une retraite complémentaire :
- Service des retraites de l’État (SRE) pour les fonctionnaires de l’État, magistrats et militaires ;
- Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL) pour les agents des fonctions publiques territoriale et hospitalière.
- les ouvriers d’État sont affiliés au Fonds spécial des pensions des ouvriers des établissements industriels de l’État (FPSOEIE).
Retraite complémentaire
Les agents contractuels de la fonction publique d’État, territoriale, hospitalière et du droit public relèvent de l'Institution de Retraite Complémentaire des Agents Non Titulaires de la fonction publique d'État et des Collectivités (Ircantec). Quant aux fonctionnaires de l’État, territoriaux et hospitaliers, magistrats et les militaires, ils sont affiliés à la Retraite Additionnelle de la Fonction Publique (RAFP).
Retraite supplémentaire
Outre le Plan Épargne Retraite Populaire (PERP) ouvert à tous, les agents et ex-agents de la fonction publique peuvent se constituer une retraite supplémentaire grâce au régime Préfon. Le Préfon est un dispositif d'épargne individuelle en points, basé sur les cotisations volontaires, permet d'obtenir une rente viagère à la retraite tout en bénéficiant d'avantages fiscaux durant la phase d'épargne. En effet, les sommes placées sur le Préfon sont déductibles du revenu imposable dans la limite des plafonds fixés par le législateur :
- 10 % des revenus professionnels 2018, plafonné à 8 fois le Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS)
- 3 973 € si ce montant est plus élevé.
►Lire aussi : Retraite des fonctionnaires : que va changer la réforme ?
La retraite des salarié(e)s du secteur privé
Retraite de base
Les salariés du privé et les cadres sont rattachés à la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV) pour le régime retraite. Avec 18 millions de cotisants et 13 millions de retraités, la CNAV est la plus importante caisse de retraite en France. Au niveau régional, elle est représentée par les caisses de retraite CARSAT (anciennement la CRAM, Caisse Régionale d'Assurance Maladie).
Ses missions principales de la CNAV sont :
- le suivi de la carrière de chaque assuré(e) dès la première activité professionnelle pour calculer sa retraite de base ;
- assurer la préparation du passage à la retraite, notamment grâce à la possibilité de réaliser des démarches en ligne sur le site de l'Assurance Retraite;
- l'accompagnement des entreprises pour promouvoir la mise en œuvre de mesures favorables à l’emploi des seniors ;
- faciliter le quotidien des retraités grâce à une politique diversifiée en matière de prévention des effets du vieillissement et de la perte d’autonomie (ateliers de prévention, aides individuelles, etc.).
Retraite complémentaire
Tous les assurés de la retraite CNAV, CARSAT et CRAM cotisent en plus à une ou deux caisses de retraite complémentaire. Votre caisse de retraite complémentaire vous est attribuée en fonction de votre statut professionnel :
Statut | Caisse de retraite de base | Caisse de retraite complémentaire |
---|---|---|
Salarié(e) | CNAV | AGIRC ARRCO |
Salarié(e) cadre | CNAV | AGIRC ARRCO |
Agent non titulaires de l'état | CNAV | IRCANTEC |
Les caisses de retraite complémentaires Agirc et Arrco ont fusionné le 1er janvier 2019 pour devenir l'Argic-Arrco. C'est la complémentaire de la retraite de base versée par la Sécurité sociale et la MSA. Elle s'adresse donc aux salariés du privé de l'industrie, du commerce et des services de l'agriculture. Les cotisants et retraités Argic-Arrco peuvent s'informer sur leurs droits et effectuer l'ensemble des démarches liées à leur retraite complémentaire auprès des centres et conseillers CICAS. Il en existe un par département métropolitain, et un par arrondissement parisien.
Les caisses de retraite Agirc-Arrco sont elles-mêmes divisées en caisses de retraite par secteur professionnel. Ainsi, on trouve :
- PRO BTP pour les salariés et cadres du BTP en France
- BTPR : Association de retraite et de prévoyance du bâtiment et des travaux publics des Antilles et de la Guyane françaises
- IRP Auto : la protection sociale des professionnels de l'automobile
- Groupe Agrica : la protection social des entreprises et salariés agricoles
- Groupe Apicil : la retraite des entreprises, salariés et indépendants
- Klésia : organisme spécialisé dans la protection sociale des transports, des métiers de la santé, de tourisme et les commerces de proximité, du conseil et des services ainsi que la Défense
- Groupe Audiens : la protection sociale et la retraite des métiers de la culture, de la communication et des médias
- Lourmel : la protection sociale des industries du message imprimé et digitalisé
- Ircom : Institution de retraite interprofessionnelle de retraites complémentaires de la Martinique
- Ircem : la retraite, prévoyance complémentaire, santé, prévention et l’Action sociale des emplois de la famille et des services à la personne
- CGRR : Caisse Guadeloupéenne de Retraites par Répartition dans l'archipel Guadeloupe
- CRC : Caisse Réunionnaise de Retraite
- B2V
- Malakoff Médéric Humanis : complémentaire santé et prévoyance pour les entreprises et les salariés, les indépendants et les particuliers
- AG2R La Mondiale : groupe d'assurance
Retraite supplémentaire
Plusieurs options s'offrent aux salariés du secteur privé en ce qui concerne l'épargne supplémentaire :
- les plans d'épargne entreprise : PEE, PERCO, PEG, PEI
- les dispositifs d'épargne individuelle : PERP, PER.
Les premiers sont mis en place au sein des entreprises, sur décision de l'employeur, qui doit en informer les salariés. En plus des versements volontaires, les salariés peuvent verser les primes issues de la participation, de l'intéressement ou encore des droits monétisés d'un compte épargne temps (CET). L'employeur peut également participer en effectuant des versements : c'est l'abondement.
Les seconds s'ouvrent auprès d'un établissement bancaire, d'une compagnie d'assurance ou encore d'un organisme de prévoyance. Ils fonctionnent sur la base des cotisations volontaires, qui sont déductibles du revenu imposable (dans la limite des plafonds fixés par le législateur).
► Lire aussi : Carrière longue : c'est quoi ?
La retraite des indépendant(e)s
Retraite de base
Les travailleurs indépendants regroupent trois sous-catégories de professionnels :
- les professions libérales (médecins, notaires, architectes, avocats, etc.) ;
- les artisans, commerçants et industriels.
- les exploitants agricoles.
Les premiers sont rattachés à la Caisse nationale d'assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL). Une exception ; les avocats, qui bénéficient d'un régime spécifique pour leur retraite de base : la Caisse nationale des barreaux français (CBNF). Quant aux artisans, commerçants et industriels, ils relèvent du Régime social des indépendants (RSI).
Retraite complémentaire
La retraite complémentaire des indépendants est complexe tant les catégories sont variées et présentent chacune des spécificités.
Caisse de retraite complémentaire | Métier / secteur |
---|---|
Institution de la retraite complémentaire de l’enseignement et de la création (IRCEC) | artistes et auteurs d’œuvres originales |
Caisse de retraite complémentaire obligatoire de la Sécurité Sociale des Indépendants | artisans, commerçants et industriels |
CARCDSF | chirurgiens-dentistes et sages-femmes |
CARME | médecins de France |
CARPIMKO | infirmiers, masseurs, kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes, orthoptistes |
CARPV | vétérinaires |
CAVAMAC | agents généraux et mandataires non salariés d’assurance et de capitalisation |
CAVEC | experts-comptables et commissaires aux comptes |
CIPAV | architectes, géomètres experts, ingénieurs-conseils, ostéopathes, psychologues entre autres |
CAVOM | officiers ministériels, officiers publics et compagnies judiciaires |
CPRN | notaires |
CNBF | avocats non-salariés et salariés |
Retraite supplémentaire
Les indépendants, tous métiers confondus, peuvent recourir au contrat Madelin pour assurer leur retraite supplémentaire. Réservé aux travailleurs non salariés (TNS), le contrat Madelin leur permet de se constituer une retraite supplémentaire et de bénéficier de garanties de prévoyance (maladie, maternité, incapacité de travail, invalidité, décès, dépendance) et perte d'emploi subie. Tout comme le PERP et le Préfon, les sommes versées sur un contrat Madelin sont déductibles du revenu imposable dans la limite d'un plafond fiscal.
La retraite des salarié(e)s et exploitant(e)s agricoles
En tant que salarié(e) agricole, vous cotisez obligatoirement aux régimes de base et complémentaires de la Mutualité Sociale Agricole (MSA). C’est l'organisme de protection sociale obligatoire des salariés et les non salariés du secteur agricole en France. Les cotisations sociales sont proportionnelles aux revenus d'activité, et décident du montant de la pension de retraite de base.
Comme tous les organismes de retraite de base, le fonctionnement de la MSA repose sur le principe de la solidarité entre les générations. Les cotisations prélevées servent à payer les pensions des actuels retraités et pour les actifs, se constituer des futurs droits à la retraite.
La MSA distingue deux régimes différents :
- le régime des salariés agricoles ;
- le régime des exploitants agricoles, de leurs conjoints et des aides familiales.
La retraite de base des agriculteurs se compose "par empilement" : une retraite forfaitaire et une retraite proportionnelle. L’ensemble ne doit pas dépasser le montant maximum de la pension de base annuelle des salariés du régime général ni 50 % du Plafond Annuel de la Sécurité sociale soit 20 262 € en 2019.
Bon à savoir
si vous avez cotisé au moins un trimestre au régime agricole des salariés, vous pouvez obtenir une retraite composée d'une retraite de base auprès de la MSA et d'une retraite complémentaire auprès de l'Agirc-Arrco.
La retraite des salarié(e)s "à statut particulier"
Retraite des Mines : le régime de retraite des mineurs
Comme son nom l’indique, la Retraite des Mines est réservée aux personnels des entreprises minières, comme les Mines de potasse d’Alsace, le Groupe minier calédonien, la Compagnie des mines de Dourges ou encore la Compagnie du bassin minier du Nord–Pas-de-Calais. L’exploitation des mines relève donc des régimes de retraite spéciaux de France, avec l’industrie gazière et électrique, la RATP ou encore la SNCF.
La Retraite des Mines relève de la Caisse autonome nationale de Sécurité sociale dans les mines (CANSSM) et de la Caisse des dépôts et Consignations. La première couvre l’ensemble des prestations de Sécurité sociale (maladie, accident du travail, vieillesse). La seconde gère l’assurance-vieillesse.
Régime de retraite de l’Opéra de Paris
Pour bénéficier du régime spécial de l’Opéra national de Paris, y travailler ne suffit pas : seuls les salariés en CDI et le personnel artistique en CDD peuvent y adhérer. En revanche, le régime englobe toutes les professions, et pas uniquement les danseurs : artistique, technique, administrative.
Mais ce n’est pas tout : le régime de retraite ne devient accessible qu’au bout d’une année de service à l’Opéra de Paris. Le taux plein quant à lui, est débloqué au bout de 15 ans. Ce taux est le même que celui des fonctionnaires : 75 %, qui peut être majoré à 80 % en cas de bonifications.
Qu’est-ce que la retraite du combattant ?
La retraite du combattant est versée au bénéficiaire en témoignage de reconnaissance par le ministère en charge des anciens combattants. Mais attention, il ne s’agit pas une retraite professionnelle. Depuis 2018, le bénéficiaire de la retraite du combattant perçoit un montant de 751, 40 euros par an jusqu’à son décès. Le versement s’effectue par semestre.
La retraite du combattant présente quelques spécificités :
- elle n’est pas prise en compte dans le calcul de l’obtention d’avantages sociaux,
- elle est incessible,
- elle est insaisissable,
- elle se cumule aux retraites professionnelles,
- elle est non imposable.
Le régime de retraite des agents de la SNCF
Sur le plan du fonctionnement, le régime de retraite de la SNCF est semblable à celui des fonctionnaires. Le régime de retraite de la SNCF couvre la totalité de la protection sociale : assurance-maladie, maternité et décès. Sous certaines conditions, elle prend en charge les allocations ou prestations spécifiques (fin de carrière, accompagnement des personnes âgées).
Concernant l'assurance-vieillesse, c'est aussi elle qui assure la gestion et le versement des pensions de retraite aux agents ou à leurs proches (pension de réversion). Pour le compte de l’État, la CPRPSNCF assure le versement des prestations, la couverture maladie et accidents du travail des anciens agents des réseaux de chemin de fer d’Afrique du Nord.
En matière de recouvrement, la CPRPSNCF a confié la collecte et le contrôle des cotisations dues par la SNCF et ses personnels à la branche recouvrement du régime général. Même si elle reste l'entité en charge de cette mission. Même chose pour le recouvrement des cotisations et contributions sociales des retraités de la SNCF.
La retraite dans l'Éducation nationale
Vous le savez fort bien, la retraite désigne le versement de l’État au bénéficiaire en contrepartie de ses années de travail effectués.
La retraite de base dans l'Éducation nationale se distingue nettement de la retraite progressive dans l’éducation nationale. Cette dernière notion permet aux travailleurs qui ont atteint ou presque l’âge légal de départ de percevoir une partie de la pension. Le fonctionnaire continue ainsi à exercer son activité professionnelle à temps partiel. Ce dispositif aussi intitulé “cessation progressive d’activité” a été supprimé depuis 2011.
À tout moment, vous pouvez faire usage d'un simulateur pour estimer votre future retraite. N’hésitez pas à vous rendre sur le site du Service des Retraites de l'État pour faire la simulation.
Au sein de l’Éducation nationale, la retraite comprend deux types de régimes :
- le régime de retraite principale de l’Éducation nationale
- le régime de retraite complémentaire.
Concernant le régime de retraite principale, l’âge de départ dépend de la durée du travail et de la nature des services rendus. On parle également de caisse retraite de fonctionnaires.
Il faut savoir que lorsque le fonctionnaire décède, la pension est reversée à ses proches. C’est ce qu’on appelle la pension de réversion. Le montant de l’allocation peut être versée à l’époux(se) survivant(e), à l’époux(se) séparé(e) de corps, ou encore aux enfants orphelins.
Pour connaître l’âge de départ, il faut prendre en compte le poste exercé au sein de l’éducation nationale.
Ainsi pour le personnel sédentaire, l’âge de départ est de 60 ans. Pour les instituteurs ou même les professeurs des écoles la limite est de 55 ans. Les agents du service sédentaire peuvent partir à la retraite à 65 ans. Enfin les agents du service actif peuvent prétendre à une retraite à taux à l’âge de 60 ans.
Comment fonctionne la retraite des enseignants ?
Au sein du secteur de la fonction publique, tous les fonctionnaires ne cotisent pas à la même caisse de retraite. Ainsi, les fonctionnaires territoriaux et les fonctionnaires hospitaliers cotisent à la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL). Les fonctionnaires de l’État, les magistrats et les militaires participent au Service des Retraites de l’État (SRE). Parmi eux, on retrouve nos enseignants.
Dès ses 35 ans, l’enseignant de l'Éducation nationale prépare sa future pension. Le SRE envoie tous les 5 ans au fonctionnaire une situation de son relevé individuel. Dans ce document, on retrouve ses droits déjà acquis pour la retraite. Pour franchir la deuxième étape, il faut attendre 10 ans. À 45 ans, vous pouvez faire une simulation pour estimer le montant de votre future retraite enseignant.
- À 53 ans, le service des ressources humaines vous contacte et fait le point avec vous sur les bonifications et majorations auxquels vous avez droit. C’est le moment de vérifier toutes vos données enregistrées sur l’Ensap (ou Espace Numérique Sécurisé des Agents Publics) pour rectifier les erreurs.
- À 55 ans, votre compte individuel est dit “complet”. Vous allez recevoir ce qu’on appelle une estimation indicative globale de votre pension (EIG).
- Il ne faut pas hésiter de vérifier régulièrement les données enregistrer sur le site de l’Ensap et faire modifier votre compte en cas d’anomalie.
- À 2 ans de la retraite, vous faites l’objet d’un accompagnement personnalisé de votre caisse de retraite.
La retraite des agents de la RATP
Très proche de celui de la SNCF, le régime de retraite de la RATP se nomme la Caisse de Retraites du Personnel de la Régie Autonome des Transports Parisiens (CRP RATP).
Fixée par décret, la caisse de retraite de la RATP assure les missions suivantes :
- assure le fonctionnement du régime spécial de retraites dont relèvent les agents et anciens agents du cadre permanent de la Régie Autonome des Transports Parisiens ainsi que leurs ayants droit.
- chargée d'une mission de service public au profit des personnes mentionnées à l'alinéa précédent.
Placée sous la tutelle conjointe des ministres chargés du budget et de la Sécurité Sociale, elle couvre 42 300 cotisants et 49 177 pensionnés en 2019. Ce régime fait partie, avec la Banque de France, l'Opéra de Paris ou encore la Retraite des Mines, des régimes de retraite spéciaux de France.
La retraite des avocats
Tout au long de leur carrière c’est auprès de la Caisse Nationale des Barreaux Français (CNBF) que les avocats cotisent. Cet organisme indépendant créé en 1948 gère aussi bien le régime de retraite de base que le régime de retraite complémentaire. Ils sont 15 000 à bénéficier de ce régime.
La pension de retraite de base est un montant forfaitaire augmenté ou diminué suivant votre nombre d’années de cotisations.
À titre d’exemple, en 2018, le montant forfaitaire était de 16 831 € pour l’année pour une carrière complète d’avocat.
Prétendre à la retraite de base requiert des conditions indispensables :
- Atteindre l'âge légal de départ à la retraite compris entre 60 et 62 ans selon l'année de naissance.
- Effectuer un nombre de trimestres requis compris entre 160 et 172.
Étonnant ! Votre caisse retraite ne prend pas en compte votre revenu professionnel à la différence des autres régimes.
La retraite dans le BTP
Les employés (cadres, ETM ou ouvriers) du BTP appartiennent au corps des salariés du régime général. Ce régime, créé en 1945 avec la Sécurité Sociale, est géré par la Caisse Nationale d'Assurance-Vieillesse, et couvre environ 7 retraités sur 10. C'est le plus important régime de retraite en France. Tous les salariés des entreprises privées y sont affiliés, mais également les agents contractuels de la fonction publique pour la retraite de base.
Le montant de la pension de retraite de base dans le BTP dépend :
- du Salaire annuel moyen (SAM), qui correspond à la moyenne annuelle des 25 meilleures années de salaires ;
- du nombre de trimestres validés par rapport à la durée d'assurance requise (de 160 à 172 trimestres).
Si l'employé(e) a validé la durée d'assurance requise, le montant de sa pension s'obtient en calculant 50 % du SAM.
La retraite des personnels de la Banque de France
Les agents de la Banque de France dépendent d’un régime de retraite spécial très avantageux qui remonte à 2 siècles. Le Service des pensions de la Banque de France a été institué par Napoléon Ier, huit ans après la création de la Banque de France en 1800. Avec les régimes de la RATP, de la SNCF, de l'Opéra de Paris et de la Retraite des Mines, il fait partie des 15 régimes spéciaux, menacés de disparition par la réforme des retraites. La Banque de France compte environ 12 500 cotisants pour 16 000 retraités, en comptant les pensions de réversion.
Ce régime, qui s'adresse exclusivement aux agents titulaires de la Banque de France, ressemble sur de nombreux points au régime de retraite des fonctionnaires. Comme eux, la pension de retraite est calculée sur la rémunération des six derniers mois d'activité.
La cotisation retraite des agents de la Banque de France est fixée à 10,29 % en 2019. Ce taux est appelé à grimer progressivement au fil des années, pour atteindre celui des agents de la fonction publique :
- 10,29 % pour l'année 2019 ;
- 10,56 % pour l'année 2020 ;
- 10,83 % pour l'année 2021 ;
- 11,10 % pour l'année 2022.
La cotisation est calculée sur le traitement nominal auquel on ajoute la prime de productivité, la prime de bilan (et son complément) et les allocations spéciales.
Entreprises ou professions à statut particulier | Retraite de base et complémentaire |
---|---|
SNCF | CPRP SNCF |
RATP | CRP RATP |
mineurs actifs et retraités | Retraite des Mines |
Banque de France | Banque de France |
Industries Électriques et Gazières | CNIEG |
Opéra de Paris | Caisse de retraite des personnels de l’Opéra de Paris |
Comédie française | CRPCF |
Clercs et employés de notaires | CRPCEN |
Marins | Enim |
personnels titulaires du Port autonome de Strasbourg | Port autonome de Strasbourg |
Bon à savoir
il existe un régime de retraite "insolite". C'est la retraite du combattant, un avantage versé en témoignage de reconnaissance. Cette allocation récompense annuellement les anciens combattants qui ont pris part à des conflits armés. Attention, il ne s'agit pas d'une retraite professionnelle.
► Pour aller plus loin :
- Comment passer sa retraite à l'étranger ?
- Retraite : que va changer le gouvernement Macron ?
- La retraite de la gendarmerie
- La retraite dans l'Éducation nationale
- La retraite des enseignants
- La retraite des avocats
- La retraite des députés
- La retraite des routiers
- La retraite du Premier ministre
- Cotisation pour ma retraite : comment ça fonctionne ?
Foire aux questions
🤔 Quels sont les métiers qui permettent de partir plus tôt à la retraite ?
L'âge légal de la retraite en France est fixé à 62 ans depuis 2010. Mais du fait de leur caractère à risques, certaines professions peuvent bénéficier d'un départ en retraite anticipée. C'est notamment le cas de beaucoup de métier de la fonction publique : policiers, surveillants de prison, douaniers, contrôleurs aériens, égoutiers, sapeurs pompiers, infirmiers, etc.
🤝 Combien je vais toucher à la retraite ?
Le calcul de la retraite prend en compte la durée de carrière, le nombre de trimestres et de points acquis ainsi que l'âge de départ en retraite prévu. La plupart des caisses de retraite de base et complémentaires mettent à disposition des simulateurs et des outils de bilan retraite sur leur site. Les règles de calcul de retraite du secteur public et privé n'étant pas les mêmes, il est vivement conseillé de se rendre sur le site de la caisse qui gère votre retraite.
🤔 Quels sont les métiers pour retraités ?
Par besoin ou par choix, de plus en plus de seniors reprennent une activité professionnelle à la retraite. Face à l'ampleur de la demande, des joboards leur sont désormais dédiés : c'est le cas de seniorsavotreservice.com, une plateforme dédiée au recrutement de seniors en entreprises. Une personne retraitée peut reprendre une activité professionnelle dès la date d'effet de la retraite. S’il retourne chez son ancien employeur, il doit obligatoirement signer un nouveau contrat de travail et en informer sa caisse de retraite dès le mois suivant.
🤔 Quelle retraite dans l'hôtellerie-restauration ?
Quelle est la caisse de retraite hôtellerie restauration ? Il en existe deux, selon que vous êtes exploitant(e) ou salarié(e) en restauration :
- les exploitants, propriétaires et gérants de restaurant sont affiliés régime de retraite des commerçants et des industriels : le RSI. C'est ce même régime qui assure leur retraite complémentaire.
- les salariés en restauration sont affiliés au régime général de la CNAV (Caisse nationale d'assurance vieillesse) et cotisent à l'Agirc-Arrco pour leur retraite complémentaire.